Betty D.

Conseillé par (Libraire)
17 août 2013

"Pauvre type", grande littérature !

"Le tapis de course" fait référence à deux objets apparemment anodins : celui du supermarché sur lequel le narrateur dépose ses achats et celui de son intérieur sur lequel il court quelques dix-huit kilomètres quotidiennement. Le rythme est donné. A l'image de la Suisse ordonnée, stricte, terne et mécanique, le narrateur, réglé comme un horloge, entrevoit ses propres rouages grippés le jour où un jeune homme le qualifie de "pauvre type". La machine est enrayée.
Homme suffisant, cynique et sarcastique, en charge du département "Littérature et Philosophie" de la grande bibliothèque, la narrateur est intimement, profodément vexé. Qu'à cela ne tienne, il va tenter d'expliciter les raisons pour lesquelles il n'est pas un pauvre type. En est-il si certain ?
Au bout du tapis vous aurez peut-être la réponse.
Belle découverte romanesque et grandement littéraire.

Prix Médicis étranger 2013

Christian Bourgois

Conseillé par (Libraire)
17 août 2013

Troublant

Loin d'être un roman maritime, "En mer" décrypte les maladresses et les dérives d'un homme parti navigué pendant trois mois. Trois jours avant la fin de son périple, avant le retour définitif sur la terre ferme, il emmène sa jeune fille de sept ans. Fier d'être père et responsable, il lui transmet la joie et les rudiments de la navigation. Une nuit de tempête, Maria disparaît. Entre affolement et hébétude, le père tente de retrouver sa fille parmi les eaux noires de la mer du Nord. Une tension psychologique s'instaure. Maria est-elle perdue ? Donald, le père, s'est-il retrouvé? Qui est-il réellement ? Un raté, perdu dans les méandres de son imagination débridée ?

Christian Bourgois

Conseillé par (Libraire)
17 août 2013

Fascinant

"Histoire de l'argent" est un roman d'ue précision mécanique, obsédante, parfois troublante, surtout fascinante. C'est l'Histoire de l'Argentine abordée dans sa complexité, dans sa démesure à tout niveau. L'obsession et l'indécence ne résident pas ici dans le sexe mais dans l'argent palpable, trébuchant, disponible ou indisponible au gré des fluctuations et des déflations. La narration rigoureuse, le champs sémantique élaboré par Alan Pauls, les digressions significatives sans débordement saisissent et fascinent le lecteur le laissant dans un perplexe éblouissement. L'argent règne en maître absolu construisant les rapports sociaux, détérirorant aussi vite les rapport familiaux.

Conseillé par (Libraire)
17 août 2013

Eprise de liberté

"Sous la terre" est le roman des grands espaces australiens, d'une longue cavale splendide d'une voleuse de chevaux et de bétail éprise de liberté. Jesse Hickman est une femme hors-la-loi, une Bushranger de la terre australienne. Elle est une sorte de Calamity Jane révélée par la terre, une terre sèche de poussière et de rocailles. Son enfant raconte la folle cavale de sa mère avec amour, avec beauté. Et le lecteur oublie la hors-la-loi, il fait corps avec elle, éprouve sa solitude et ce besoin irrépressible de liberté. Elle doit sauver sa peau, à tout prix.

Conseillé par (Libraire)
17 août 2013

Simplement magnifique !

Un texte sur la beauté et la fragilité des corps, celles des funambules, sur la mort et le deuil indécents et abrupts. Lucia Antonia est funambule, aérienne, légère, sublime. Elle porte en elle une douleur indicible, le deuil de sa jumelle de fil, sa compagne de spectacle, son double. Elle ne peut le dire oralement, alors elle écrit, des listes. Cente soixante et onze listes de prose poétique qui redonnent vie à sa chère perdue. Le fil est ténu, le lecteur entend la voix silencieuse de Lucia Antonia. C'est simplement magnifique.