Ponant

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26 août 2016

Avec cet ouvrage les éditions des Malassis ressuscitent un texte paru pour la première fois en 1914 . Myriam Harry y raconte la vie d'une enfant prénommée Siona qui grandit au coeur d'une Jérusalem encore ottomane. Une ville où une multitude de communautés ethniques, religieuses et nationales se côtoient. Pour la fillette, née de parents européens, l'Orient et l'Occident s'y mêlent en une mosaïque colorée qui crée un univers enchanteur propice à enflammer son imagination.
D'une écriture sensuelle et chatoyante Myriam Harry évoque ici ses propres souvenirs d'une enfance qui fut heureuse jusqu'à ce que son père désespéré et ruiné par une sordide affaire qui à mis en émoi le monde des érudits et des musées européens, se brûle la cervelle d'une balle de revolver.
Ce roman est agréablement illustré par les gravures de Frédéric de Haenen. Elles donnent forme aux descriptions de l'auteur qu'il est parfois difficile d'imaginer tant elles sont exotiques.
En annexe sont joints deux courts textes.
Le premier, signé de Jules Lemaître, évoque l'ensemble de l'oeuvre de Myriam Harris , dont le nom de naissance est Maria Shapira. Il est suivi d'un texte de Paul Auvray qui ajoute un complément d'information fort intéressant sur l'affaire du manuscrit Shapira

La petite fille de Jérusalem est le premier volume du cycle de Siona, série de romans autobiographiques (Siona à Berlin, Siona à Paris, le tendre cantique de Siona )

Éditions Gallmeister

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22 août 2016

Russel Strawl, un homme vieillissant, célèbre pour avoir été un shérif aux méthodes extrêmement violentes, est sollicité par son remplaçant pour l'aider à élucider une sale affaire. Des indiens de la réserve voisine sont assassinés dans des conditions particulièrement barbares. Face à l'inaptitude du bureau des affaires indiennes, trois comtés se sont cotisés pour s'offrir les services de ce redoutable chasseur d'homme.
Le voilà donc de nouveau en selle ( malgré ses rhumatismes) à la recherche du criminel le plus pervers qu'il ait jamais connu. Et dieu sait qu'il s'y connaît en matière de " fils de pute, salopards et menteurs " car il est de la même trempe. S'il a sa propre morale qui a traversé la frontière entre le bien et le mal , il est avant tout un animal solitaire pour qui la force fait loi et qui a peu de scrupules à tuer sa proie.
Dans sa traque il est bientôt rejoint par son fils adoptif, un indien Nez Percé excentrique qui se prend pour un prophète depuis son plus jeune âge et c'est ensemble qu'ils se lancent à la poursuite du tueur...
Il ne faut pas s'attendre à une chasse à l'homme palpitante qui, même si est elle remplie de violence, ressemble plus à une balade ( un peu trop longuette à mon goût ) ponctuée de rencontres, de savoureux frichtis et de réflexions philosophiques autour du feu de camp. L'intérêt du roman réside plus dans le portrait d'un homme qui symbolise un mythe, celui d'un Ouest sauvage sur le point de disparaître. Un portrait qui lui aurait été inspiré par son arrière-grand-père.
J'ai regretté dans ce roman une absence cruelle de personnages féminins. Les femmes n'y font qu'une vague figuration dans les rôles d'épouse (morte), de fille ( insignifiante ) de soeur ( prostituée). Certes, elle ne sont pas trop taillées pour l'aventure mais quand même, sans elles pas de conquête de l'Ouest !
Enfin, je crois ....

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16 août 2016

Les petites chaises rouges nous font découvrir une histoire inspirée de la réalité, celle de Fidelma, victime d'un séducteur hors du commun et monstrueux, mais aussi celle de bien d'autres hommes et de femmes victimes de la barbarie humaine.
La première partie du roman qui se passe dans un village irlandais m'a passionnée. L'écriture au rythme chaotique ne laisse pas place à la respiration, coupe le souffle par ses tours et détours, sa capacité à changer de forme et de ton qui nous transporte sans préavis dans les pensées ou les rêves des différents personnages.
Par contre, je suis très réservée quant à la crédibilité du moment clé du roman, celui qui précipite le destin de Fidelma et justifie le titre. Ce manque de vraisemblance donne au roman un coté mal fichu qui l'entache et a refroidi mon enthousiasme pour le reste de la lecture.
J'ai d'ailleurs moins apprécié la seconde partie du roman, dépouillée de tout intensité dramatique, qui décrit l'errance de Fidelma en exil à Londres, sa vie parmi d'autres réfugiés de toutes nationalités, traumatisés par l'atrocité des guerres qu'ils ont fui. Chacun y raconte son histoire, c'est bouleversant mais j'ai trouvé cette longue litanie de destins tragiques un peu lassante.
Le récit retrouve toute sa force vers la fin, dans une dernière partie qui m'a donné des sueurs froides, lorsque Fidelma se sent le courage d'affronter la réalité pour pouvoir enfin se retrouver et avancer.
Edna O'Brien nous offre ici un texte original et fascinant, à la croisée de plusieurs genres, qui surprend tant par son fond que par sa forme, qui déconcerte , dérange et laisse un goût étrange...

Autobiographie d'un hobo

Les Éditions du Sonneur

18,00
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1 août 2016

Dans ce récit qui file à la vitesse d'une locomotive lancée à toute vapeur, Jim Tully raconte comment à l'âge de quinze ans, il décide de larguer les amarres.
Las de son travail à l'usine, fasciné par les histoires racontées par les trimardeurs qu'il rencontre dans la gare de triage de son patelin, il est pris d'une irrésistible envie de liberté et d'aventure et décide, sur un coup de tête, de lui aussi prendre la route. Endurci par une enfance passée à l'orphelinat, il ne pense même pas aux dangers de la vie qui l'attend.
Son errance dure plusieurs années pendant lesquelles il avale des milliers de kilomètres à bord de trains postaux ou de marchandises sans but précis, juste possédé par la fièvre de la route, l'envie de bouger. Il intègre la confrérie des hobos et en adopte l'argot, les habitudes, la morale brutale et étrange.
Vivant de mendicité et de rapine, s'alcoolisant beaucoup, il doit constamment déjouer les pièges tendus par les flics des compagnies ferroviaires qui traquent les clandestins. Il lui faut durement défendre sa liberté car le risque de se faire coffrer pour délit de vagabondage est permanent.

C'est avec une grande simplicité de style que Jim Tully raconte son expérience de gamin du rail. Plus qu'une simple illustration d'un mode de vie hors norme, qui deviendra malheureusement une nécessité pour des milliers d'américains quelques années plus tard lors de la grande crise des années 30, ce roman se fait aussi le témoin de la naissance d'une contre-culture qui donnera jour à d'autres célèbres clochards .
Cette lecture passionnante fait découvrir un univers qui, cent ans plus tard, fait étrangement penser aux migrants de Calais.

Table Ronde

8,90
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30 juillet 2016

Pour écrire l'histoire de Rroû, Maurice Genevoix s'est inspiré d'un fait réel. En 1928, alors qu'il part passer l'été dans sa maison de campagne, sa domestique a amené dans ses bagages le jeune chat qu'elle a adopté.
L'animal habitué à un jardin clos, découvre alors la vraie nature en bord de Loire. Il en goûte si fort les charmes, s'enivre tant de liberté que de retour en ville, il ne peut résister à l'appel de la vie sauvage. Il s'enfuit ....
A travers l'histoire de ce chat au fort tempérament, ce texte publié en 1931 est une ode à la nature, à la faune et la flore que l'auteur sait si bien observer et décrire avec justesse et poésie. C'est aussi un plaidoyer pour le droit à être libre, quoiqu'il en coûte.
Malgré la cruauté de certaines scène, ce texte est fait pour séduire tous les amoureux des chats et de la nature.