Chantal Talagrand, Mémoires d’oubli
(Restif & Casanova, 1789-1798)
EAN13
9782940601035
ISBN
978-2-940601-03-5
Éditeur
FUROR GENEVE
Date de publication
Nombre de pages
352
Dimensions
21 x 14 x 2,5 cm
Poids
400 g
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Chantal Talagrand

Mémoires d’oubli (Restif & Casanova, 1789-1798)

De

Furor Geneve

Offres

Du temps des Lumières et de la Révolution, il y aura eu,
entre Paris et Venise, la langue française, celle du Dictionnaire de
l’Académie de 1762, portée par l’œuvre de deux écrivains, Restif
de la Bretonne et Casanova de Seingalt, que tout rapprochait: la
passion immodérée des femmes, l’amour de la chose politique et
la fureur scripturaire. Il semble fort peu probable qu’ils se soient
jamais rencontrés ni même écrit, mais cet oubli de la Fortune se
voit ici enfin réparé.

Pour le deux-cent vingtième anniversaire de la mort de Giacomo Casanova, ce roman à thèse
aurait pu avoir pour titre Nihil aequalitate inaequalius, Rien de plus inégalitaire que l’égalité !

C’est à l’aune de ce paradoxe que se voient interrogées les premières conceptions de la fra-
ternité et de la liberté qui naquirent de l’abolition des privilèges. Ce beau rêve se dissipera vite

sous les puissances de la calomnie, de la ruse, de l’intrigue, de la corruption et de la soif de pou-
voir. Saint-Just n’y fut point dupe, qui pouvait écrire : « Nous serions les premiers chez lesquels

quelques ambitieux au milieu d’une révolution ne chercheraient point à régner. » Et comme
pouvait l’affirmer Talleyrand: « Rien de tel qu’une révolution pour conserver l’ordre ancien des
choses. » Car la liberté ne saurait se confondre avec l’absence de lois et de règles, pas plus que
l’égalité ne se toiserait à l’uniformité de l’habit ou à l’absence de déférence. Quant à la fraternité,
elle ne se décrète ni ne s’impose. Elle devrait nous venir de la raison.
Et si, en ces temps de tourmente, les femmes se firent vivement remarquer en revendiquant

leur droit à une parole publique, rôle qui ne leur était guère dévolu auparavant, elles le revendi-
quèrent aussi, plus souvent qu’on ne l’imagine (sous le signe d’une violence, apanage alors de la

gent masculine), haut et fort jusqu’à la cruauté. Mais ce qui aura marqué peut-être jusqu’à nos
jours les débats qui sont nés des affrontements entre partisans d’un fanatisme (non uniquement
religieux) et ceux soucieux de rationalité, ce furent les vibrants hommages que l’Incorruptible ne
manqua pas de rendre à la raison, seule à même de gouverner un peuple par essence versatile. Et
dans un souffle qui lui était propre, il pouvait s’indigner : « Je suis fait pour combattre le crime,
non pour le gouverner », en proposant un changement radical dans les principes de la morale
politique : « Nous voulons substituer dans notre pays la morale à l’égoïsme, la probité à l’hon-
neur, les principes aux usages, les devoirs aux bienséances, l’empire de la raison à la tyrannie de la mode... »
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