L'offrande lyrique
EAN13
9791037027450
Éditeur
Hermann
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
S'identifier

L'offrande lyrique

Hermann

Indisponible

Autre version disponible

Sous la direction de Jean-Nicolas Illouz Ce livre interroge le genre lyrique
en faisant porter l'accent sur les fonctions du destinataire dans le poème,
sur les figures de l'adresse, et sur le geste de don qui accompagne l'oeuvre.
La parole lyrique, invoquante ou désirante, y apparaît comme une parole
fondamentalement tutoyante, tournée vers un interlocuteur qui cependant se
dérobe, comme si l'énonciation poétique ne se soutenait que de l'inconnu de sa
destination. Plusieurs figures font poindre cette place, nécessairement
vacante, de l'autre dans le poème. Il peut s'agir sans doute de figures
restreintes : une figure grammaticale (le vocatif), ou des figures rhétoriques
(l'apostrophe et ses divers développements, comme l'hypotypose), elles-mêmes
filées ou amplifiées dans des formes poétiques fixées par la tradition ou
disséminées dans les écritures de la modernité, comme l'envoi, l'épigramme,
l'éloge, l'hommage, le thrène, le toast, ou le tombeau... Mais aucune figure
ne suffit à désigner à elle seule la part de l'autre dans la parole. Parce que
celle-ci est inassignable, elle est aussi partout dans la langue dès que l'on
parle ; si bien que l'apostrophe engage en réalité tout le travail du poème,
auquel elle donne sa pulsation initiale, et dont elle constitue le ryhtme
fondamental. En réfléchissant sur les différentes manières dont le don du
poème se met en scène dans le texte (par exemple à travers les tours et les
détours d'une dédicace, dans le repliement de l'oeuvre sur elle-même ou au
contraire dans son ouverture qui la voue à une réception imprévisible), ce
ivre prend donc pour objet la communauté qu'instaure le partage du poème, que
cette communauté se pense au miroir de modèles sociaux existants ou qu'elle
joue de sa dissidence, qu'elle se garantisse de quelque grand Autre (qui
sacralisait jadis l'offrande poétique) ou qu'elle se reconnaisse désormais
adossée à la solitude d'écrire.
S'identifier pour envoyer des commentaires.