Le Nain et le Géant, La République de Genève et la France au XVIIIe siècle. Cultures politiques et diplomatie
EAN13
9782753568945
Éditeur
Presses universitaires de Rennes
Date de publication
Collection
Histoire
Langue
français
Fiches UNIMARC
S'identifier

Le Nain et le Géant

La République de Genève et la France au XVIIIe siècle. Cultures politiques et diplomatie

Presses universitaires de Rennes

Histoire

Indisponible

Autre version disponible

« Un nain est aussi bien un homme qu’un géant ; une petite République n’est
pas moins un État souverain que le plus puissant Royaume » : à l’époque
moderne, selon les termes du jurisconsulte Neuchâtlelois Emer de Vattel, la
distinction hiérarchique entre les puissances européennes est subordonnée au
respect de l’égalité juridique des États souverains. Des Lumières à la
Révolution, la tension entre l’égalité et la distinction organise les
relations diplomatiques asymétriques de la République de Genève avec la
France, du nain avec le géant. À partir des années 1730, l’intervention
française dans la pacification des troubles politiques de Genève éprouve la
maxime de Vattel. Interprétée au prisme des pratiques diplomatiques,
l’histoire politique de la petite République réformée décline les multiples
ressources que mobilise l’État le plus faible pour amortir la prétention
hégémonique du plus fort. Après 1792, les relations diplomatiques franco-
genevoises glissent de l’idéal de la ligue républicaine des peuples libres à
l’aspiration impérialiste de la Grande Nation qui justifie l’annexion de la
République de Genève à la France du Directoire finissant. La diplomatie est un
espace négocié de pratiques sociales de l’altérité. Ministres publics de
second rang et agents privilégiés de la diplomatie française à Genève, les
résidents expérimentent l’interaction entre leur culture politique et le
républicanisme classique dont certaines caractéristiques survivent à la
Révolution genevoise de 1792. Langage symbolique, ensemble de gestes
ritualisés résultant d’une négociation permanente, le cérémonial diplomatique
permet d’évaluer le dialogue entre les cultures politiques française et
genevoise au XVIIIe siècle, circulation ininterrompue de représentations
réciproques. Audiences solennelles, dons diplomatiques, fêtes royales ou
républicaines : à la croisée du cérémonial d’État, du modèle mondain de la
politesse, puis de la rhétorique révolutionnaire de la fraternité, l’étiquette
diplomatique exprime les modalités de l’échange entre le nain et le géant,
constituant l’un des épisodes de la modernité européenne.
S'identifier pour envoyer des commentaires.