- EAN13
- 9782271128096
- Éditeur
- CNRS Éditions via OpenEdition
- Date de publication
- 08/12/2020
- Collection
- Hors collection
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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La guerre rouge ou une politique maya du sacré
Un carnaval tzeltal au Chiapas, Mexique
Alain Breton, Aurore Monod-Becquelin
CNRS Éditions via OpenEdition
Hors collection
Dans un village indien des montagnes du Chiapas, au sud-est du Mexique, se
déroule, sous couvert d’un "Carnaval", un flamboyant bras de fer entre les
hommes et les dieux : de la guerre à la familiarisation, de la séduction à
l’agressivité, ce rituel déploie toute la gamme des émotions sociales dans un
immense échange de biens et de promesses. Acteurs, forces, espaces et temps
s’animent pour re-générer la Tradition, pour arracher de haute lutte aux
forces ambivalentes l’assurance d’un avenir et pour "maintenir" la vie des
corps et du monde ; pour que dans l’image troublée des destins humains se
dessine la volonté des Mayas de vivre, jusqu’à l’épuisement, contre les
projets obscurs des entités surnaturelles en dépit de la pauvreté, de la
souffrance et des sacrifices. La "guerre rouge", figure emblématique de cette
lutte, condense jusqu’à l’incandescence les débris de l’Histoire –
préhispanique, coloniale et moderne –, la mémoire et l’oubli, les gestes et
les paroles, avec, pour héros, des hommes enceints et des femmes qui frayent
avec des singes. L’expédition en forêt, l’attaque simulée du village, le
banquet des animaux et des instruments de musique, la danse des princesses et
des sauvages sont autant d’épisodes singuliers ici longuement décrits pour la
première fois. Les conclusions s’attachent à placer ce rituel dans le temps
long, faisant éclater la supposée unité interprétative d’une communauté sur
son propre rituel, et dévoilent dans l’intrication des croyances une véritable
politique du sacré.
déroule, sous couvert d’un "Carnaval", un flamboyant bras de fer entre les
hommes et les dieux : de la guerre à la familiarisation, de la séduction à
l’agressivité, ce rituel déploie toute la gamme des émotions sociales dans un
immense échange de biens et de promesses. Acteurs, forces, espaces et temps
s’animent pour re-générer la Tradition, pour arracher de haute lutte aux
forces ambivalentes l’assurance d’un avenir et pour "maintenir" la vie des
corps et du monde ; pour que dans l’image troublée des destins humains se
dessine la volonté des Mayas de vivre, jusqu’à l’épuisement, contre les
projets obscurs des entités surnaturelles en dépit de la pauvreté, de la
souffrance et des sacrifices. La "guerre rouge", figure emblématique de cette
lutte, condense jusqu’à l’incandescence les débris de l’Histoire –
préhispanique, coloniale et moderne –, la mémoire et l’oubli, les gestes et
les paroles, avec, pour héros, des hommes enceints et des femmes qui frayent
avec des singes. L’expédition en forêt, l’attaque simulée du village, le
banquet des animaux et des instruments de musique, la danse des princesses et
des sauvages sont autant d’épisodes singuliers ici longuement décrits pour la
première fois. Les conclusions s’attachent à placer ce rituel dans le temps
long, faisant éclater la supposée unité interprétative d’une communauté sur
son propre rituel, et dévoilent dans l’intrication des croyances une véritable
politique du sacré.
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