- EAN13
- 9782130739036
- Éditeur
- PUF
- Date de publication
- 20/04/2015
- Collection
- Noeud gordien (le)
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Écrire les coutumes
Les droits seigneuriaux en France, XVIe-XVIIIe siècle
Martine Grinberg
Puf
Noeud gordien (le)
Autre version disponible
De savoir oral et de relations directes, les coutumes sont peu à peu devenues
des usages écrits. Elles ont alors changé de nature et de statut. L'écrit
seigneurial est devenu une preuve juridique, il a ainsi participé à la
construction du lien qui unit le seigneur et ses dépendants. Il s'est aussi
entouré de formulations solennelles, d'une rhétorique s'appuyant sur les
institutions et le territoire, intégrant une hiérarchie sociale. Il inscrit
les relations de pouvoir dans l'espace, en constitue la mémoire et donne une
image déformée du rapport de domination. Parallèlement le rapport de force
devient plus tendu à la fois à l'intérieur de la seigneurie et entre celle-ci
et le pouvoir royal. Que reste-t-il alors de la culture populaire orale ? Des
pratiques, des croyances, tout ce qui a été nommé folklore au XIXe siècle,
qu'on ne peut pas penser en dehors de leur rapport avec le pouvoir royal, la
seigneurie et l'Eglise. Les changements ne suppriment pas nécessairement ces
formes d'expression mais en modifient le sens et leur attribuent de nouvelles
fonctions. Une étude très intéressante sur cette longue évolution et la
formulation juridique des us et coutumes, un aspect méconnu du passage de la
féodalité à la modernité dans le royaume de France : le nouveau statut de la
preuve mis en place au XVIe siècle et le formalisme juridique ont bien leur
part dans la construction de l'Etat monarchique moderne.
des usages écrits. Elles ont alors changé de nature et de statut. L'écrit
seigneurial est devenu une preuve juridique, il a ainsi participé à la
construction du lien qui unit le seigneur et ses dépendants. Il s'est aussi
entouré de formulations solennelles, d'une rhétorique s'appuyant sur les
institutions et le territoire, intégrant une hiérarchie sociale. Il inscrit
les relations de pouvoir dans l'espace, en constitue la mémoire et donne une
image déformée du rapport de domination. Parallèlement le rapport de force
devient plus tendu à la fois à l'intérieur de la seigneurie et entre celle-ci
et le pouvoir royal. Que reste-t-il alors de la culture populaire orale ? Des
pratiques, des croyances, tout ce qui a été nommé folklore au XIXe siècle,
qu'on ne peut pas penser en dehors de leur rapport avec le pouvoir royal, la
seigneurie et l'Eglise. Les changements ne suppriment pas nécessairement ces
formes d'expression mais en modifient le sens et leur attribuent de nouvelles
fonctions. Une étude très intéressante sur cette longue évolution et la
formulation juridique des us et coutumes, un aspect méconnu du passage de la
féodalité à la modernité dans le royaume de France : le nouveau statut de la
preuve mis en place au XVIe siècle et le formalisme juridique ont bien leur
part dans la construction de l'Etat monarchique moderne.
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