• Conseillé par
    14 octobre 2015

    mortelle obésité

    Attention, ce livre risque de vous dégoûter des pâtisseries ! Des femmes disparaissent mystérieusement dans la Cité Merveilleuse de Rio. Leur point commun :elles sont grosses, très grosses, et gourmandes, très gourmandes. Autre bizarrerie : on retrouve leur corps, horriblement éventré, fourré de l'objet sucré de leur gloutonnerie. La police carioca est perplexe, et se résigne à accepter l'aide d'un ancien inspecteur portugais, révoqué et reconverti dans la gastronomie, et d'une journaliste d'investigation à la beauté affolante. Le tueur en série sera démasqué grâce à l'analyse toute freudienne des pulsions qui expliquent la perversité de ses crimes et de leur mise en scène.
    Un polar réjouissant, qui fait voyager dans les différents quartiers de Rio et leur population variée, puisque le milieu social des victimes va de la prostituée à la religieuse, toutes égales devant les " bananes meringuées " ou les " fofos à la crème ". On a quelques recettes en sus, au cas où l'appétit reviendrait.

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  • Conseillé par
    4 mai 2015

    Doucement sur les pâtisseries...

    Le dernier "Jô Soares" est à l'image des précédents, dépaysant et drôle ! L'auteur nous embarque pour une enquête un peu farfelue à Rio de Janeiro en 1938. Le pays connaît une période politique assez sombre, sous le joug de l' "Estado Novo" de Getulio Vargas, régime dictatorial aux allures fascistes. Les médias sont muselés et le roman est ponctué par des flash infos de la radio "d'état" qui glorifie les dirigeants tout en n'oubliant pas de terminer par des pubs. Celles-ci, pour l'Elixir Phospho-Cola, le sirop Dutra ou les savonnettes Vale Quanto Pesa ont un charme désuet qui suscitent sourire et nostalgie.

    La ville connaît une série de crimes sans précédent : des jeunes femmes très corpulentes, obèses pour dire honnêtement les choses, disparaissent mystérieusement et sont retrouvées quelques jours plus tard, étouffées par des pâtisseries dont le meurtrier les a gavées. Ce dernier apprécie les mises en scène spectaculaires qui montrent à la fois son érudition et sa folie. Le commissaire Noronha et son adjoint, tiré à quatre épingles, Calixto, sont soumis à une forte pression de leurs supérieurs mais pas l'ombre d'une piste, pas le moindre indice à se mettre sous la dent ! C'est disette pour eux dans l'affaire des "gourmandes"... Fort heureusement, Esteves, un ancien policier portugais, reconverti au Brésil dans le commerce des pâtisseries va venir aider le duo, suivi de peu par Diana de Souza, jolie jeune femme reporter qui n'a pas sa langue dans sa poche. Cet improbable quatuor va admirablement fonctionner ! Un petit homme maigre et mal fagoté, aux cheveux rares et à l'humeur ronchonne, une gravure de mode "chochotte", toujours prompt à fuir le moindre danger, un Lusitanien rondouillard, moustachu, véritable puits de culture et une demoiselle de bonne famille qui s'affranchit de pratiquement toutes les règles qui asservissent son sexe, qui aurait parier un cachou sur leur bonne entente ?

    Ils progressent dans l'enquête et le lecteur suit avec jubilation les nombreux rebondissements rocambolesques. L'histoire est illustrée par des dessins en noir et blanc, qui pourraient figurer dans les journaux de l'époque. Ces dessins surviennent au détour d'une page, comme d'agréables petites surprises. Quand arrive le dénouement, les amatrices de tartelettes, éclairs et autres délices sucrés poussent un grand ouf ! Les pâtisseries de la ville, désertées, vont de nouveau retrouver leur clientèle. Le lecteur, lui, quitte, à regret l'univers de Jô Soares, son roman où les ingrédients principaux, humour loufoque et reconstitution d'une époque se mêlent à merveille !