Les formes fondamentales de la présence humaine chez Binswanger

En 1947-1948, dans un essai aussi clair qu’inspiré, Danilo Cargnello (1911-1998) propose une synthèse de l’anthropologie de Ludwig Binswanger, telle qu’elle se déploie dans le monumental et essentiel Grundformen und Erkenntnis menschlichen Daseins paru cinq ans auparavant. Il y décrit, avec acuité et sensibilité, le temps, l’espace et le langage de ceux qui s’aiment, mais aussi les modalités par lesquelles nous sommes pris dans le monde, de la banale poignée de main à la renommée, et enfin, l’être proprement soi-même. Autrement dit, dualité, pluralité et singularité articulent les trois moments de cet essai, le premier de l’auteur traduit en français.
Danilo Cargnello est l’un des représentants majeurs de la Daseinsanalyse. Psychiatre, docteur en médecine et en chirurgie de l’Université de Padoue, amateur de littérature et de musique, éminent connaisseur des cultures de langue allemande situées non loin de sa Vénétie d’origine, il a grandement contribué à faire connaître en Italie l’œuvre de Ludwig Binswanger, notamment sur la schizophrénie et la manie.