- EAN13
- 9791037033079
- Éditeur
- Hermann
- Date de publication
- 11/04/2012
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Éloge de la colère
L'humeur colérique dans l'Antiquité et à la Renaissance
Gisèle Mathieu-Castellani
Hermann
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Papier - Hermann 38,00
Cet essai retrace le parcours de la philosophie morale, de l'Antiquité à la
Renaissance, lorsqu'elle s'attache à mesurer le rôle de l'humeur colérique
dans le champ de l'affectivité. Les médecins de l'Antiquité, Hippocrate et
Galien, qui voient dans le déséquilibre humoral la cause des maladies
physiques et mentales, tiennent la colère pour responsable de graves
perturbations ; les moralistes exploiteront le savoir médical pour dénoncer
les dangereux effets de l'irascibilité, susceptible d'emporter jusqu'au délire
quiconque ne sait pas résister à cette impulsion. Dans le procès de la colère,
toujours enflammé, Aristote, sur les bancs de la défense, est son avocat le
plus ardent : elle est à ses yeux, comme l'assurait Achille, « beaucoup plus
douce que le miel ». S'attachant à définir la logique des passions, il a
l'originalité d'arracher la colère au champ de l'irrationnel, en montrant
qu'elle peut prêter l'oreille à la raison, et il la tient alors pour l'alliée
efficace du courage et de la vertu. On a prêté attention aux arguments
d'Aristote lorsqu'il se dresse en défenseur d'une juste colère, et à ceux des
humanistes, comme Aubigné ou Sponde, qui attestent qu'il est des fureurs
légitimes : la colère qui « brûle le foie » de Juvénal devant le spectacle des
injustices est assurément juste.
Renaissance, lorsqu'elle s'attache à mesurer le rôle de l'humeur colérique
dans le champ de l'affectivité. Les médecins de l'Antiquité, Hippocrate et
Galien, qui voient dans le déséquilibre humoral la cause des maladies
physiques et mentales, tiennent la colère pour responsable de graves
perturbations ; les moralistes exploiteront le savoir médical pour dénoncer
les dangereux effets de l'irascibilité, susceptible d'emporter jusqu'au délire
quiconque ne sait pas résister à cette impulsion. Dans le procès de la colère,
toujours enflammé, Aristote, sur les bancs de la défense, est son avocat le
plus ardent : elle est à ses yeux, comme l'assurait Achille, « beaucoup plus
douce que le miel ». S'attachant à définir la logique des passions, il a
l'originalité d'arracher la colère au champ de l'irrationnel, en montrant
qu'elle peut prêter l'oreille à la raison, et il la tient alors pour l'alliée
efficace du courage et de la vertu. On a prêté attention aux arguments
d'Aristote lorsqu'il se dresse en défenseur d'une juste colère, et à ceux des
humanistes, comme Aubigné ou Sponde, qui attestent qu'il est des fureurs
légitimes : la colère qui « brûle le foie » de Juvénal devant le spectacle des
injustices est assurément juste.
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