- EAN13
- 9782130800354
- Éditeur
- PUF
- Date de publication
- 14/03/2018
- Collection
- Chaire Etienne Gilson
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
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La loi naturelle et les droits de l’homme
Essai de philosophie pratique
Pierre Manent
Puf
Chaire Etienne Gilson
Autre version disponible
La doctrine des droits de l’homme est devenue l’unique référence légitime pour
ordonner le monde humain et orienter la vie sociale et individuelle. Dès lors,
la loi politique n’a plus d’autre raison d’être que de garantir les droits
humains, toujours plus étendus. La loi ne commande plus, ne dirige plus,
n’oriente plus : elle autorise. Elle ne protège plus la vie des institutions –
qu’il s’agisse de la nation, de la famille, de l’université –, mais donne à
tout individu l’autorisation inconditionnelle d’y accéder. L’institution n’est
donc plus protégée ni réglée par une loi opposable à l’individu ; celui-ci
jouit d’un droit inconditionnellement opposable à l’institution. Pierre Manent
montre que cette perspective livre les éléments constituants de la vie humaine
à une critique arbitraire et illimitée, privant la vie individuelle comme la
vie sociale de tout critère d’évaluation. Une fois que sont garantis les
droits égaux de faire telle action ou de conduire telle démarche, il reste à
déterminer positivement les règles qui rendent cette action juste ou cette
démarche salutaire pour le bien commun. La loi naturelle de la recherche du
bien commun se confond avec la recherche des réponses à la question : comment
orienter ou diriger l’action que j’ai le droit de faire ?
ordonner le monde humain et orienter la vie sociale et individuelle. Dès lors,
la loi politique n’a plus d’autre raison d’être que de garantir les droits
humains, toujours plus étendus. La loi ne commande plus, ne dirige plus,
n’oriente plus : elle autorise. Elle ne protège plus la vie des institutions –
qu’il s’agisse de la nation, de la famille, de l’université –, mais donne à
tout individu l’autorisation inconditionnelle d’y accéder. L’institution n’est
donc plus protégée ni réglée par une loi opposable à l’individu ; celui-ci
jouit d’un droit inconditionnellement opposable à l’institution. Pierre Manent
montre que cette perspective livre les éléments constituants de la vie humaine
à une critique arbitraire et illimitée, privant la vie individuelle comme la
vie sociale de tout critère d’évaluation. Une fois que sont garantis les
droits égaux de faire telle action ou de conduire telle démarche, il reste à
déterminer positivement les règles qui rendent cette action juste ou cette
démarche salutaire pour le bien commun. La loi naturelle de la recherche du
bien commun se confond avec la recherche des réponses à la question : comment
orienter ou diriger l’action que j’ai le droit de faire ?
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