Conseils de lecture

Witi IHIMAERA

Au vent des îles

23,00
Conseillé par (Libraire)
7 juin 2024

👨‍❤️‍👨 Un vibrant plaidoyer pour la liberté d'être (et d'aimer) qui l'on veut

👨‍❤️‍👨 Peut-on être Maori et gay ? Cruel dilemme que celui de Michael ! Ce jeune Néo-zélandais, poussé par son compagnon, se décide à faire son coming-out face à toute sa famille réunie... qui hurle au scandale. Aux yeux du père, les deux identités – culturelle et sexuelle – ne sont absolument pas compatibles et ne le seront jamais. Écumant de colère, il bannit son fils avec une violence inouïe.
👨‍❤️‍👨 C'est là que tout commence. Comme si elle avait attendu ce moment toute sa vie, la tante de Michael lui révèle alors l'existence d'un oncle paternel dont il n'avait jamais entendu parler : Sam, fils adulé et pourtant rayé de l'histoire familiale en raison, là aussi, d'un amour homosexuel. Au fil d'une lecture riche en émotions et en rebondissements inattendus, nous découvrons peu à peu, en même temps que Michael, le destin tragique de Sam.
👨‍❤️‍👨 Witi Ihimaera entrecroise ces deux intrigues avec le talent romanesque qu'on lui connaît : scènes pleines de vie et dialogues truculents sont au rendez-vous, tant dans d'atroces scènes de guerre que dans des corps à corps passionnés. Loin d'un simple va-et-vient entre passé et présent, "Bravoures" ne se contente pas de faire un simple parallèle entre deux histoires d'amour contrariées. Ce roman met en lumière des hommes (et des femmes !) pour qui le courage n'est pas seulement d'aller sauver un quelconque soldat Ryan en pleine guerre du Vietnam. Le courage, c'est d'oser aimer un autre homme. Le courage, c'est aussi et surtout de s'insurger contre l'intolérance et le conformisme, en portant haut et fort la voix des minorités, qu'elles soient gay ou autochtones, en Nouvelle-Zélande ou ailleurs.


15,95
Conseillé par (Libraire)
7 juin 2024

🐥 Une BD pleine d'humanité, à découvrir dès 9-10 ans !

🐥 Inde, 2016. Alors que Lohita est triste de quitter ce pays qu'elle aime tant, elle reçoit une lettre de sa grand-mère, Lucia. Une lettre dans laquelle cette dernière lui confie le plus beau détour que la vie lui a fait faire pour arriver à son destin.
🐥 En 1953, en Italie, au milieu d'un cirque, Lucia, est née le même jour que Cyrus, un lionceau. Les deux amis deviennent inséparables et l'enfant n'a qu'une envie : devenir dompteuse comme ses parents. Mais, un soir, lors d'une représentation, un terrible accident survient et sa maman décède, attaquée par un lion. Aussi son papa décide-t-il de l'éloigner des animaux et l'encourage plutôt à étudier, ce à quoi elle s'oppose immédiatement. Mais un incendie provoquant la mort de Cyrus le conforte dans son choix. Il veut tourner la page. Il vend sa roulotte et inscrit sa fille dans une pension.
🐥 Bien décidée à n'en faire qu'à sa tête, Lulu tente de s'enfuir et rejoindre l'Afrique du Sud, là où l'on trouve des lions... Jamais à court d'idée, elle embarque à bord d'un cargo, avant d'être rejointe in-extremis par son père. À leur arrivée à Durban, ils découvrent un pays en proie aux inégalités, en plein apartheid. Happés malgré eux dans une manifestation, Roberto qui tente de défendre Nelson, un jeune garçon noir battu par un policier sans scrupules, se fait arrêter... Lulu et Nelson, que tout tend à séparer, se retrouvent unis autour d'un même combat : la quête de la liberté.
🐥 Quand les scénaristes de « La Balade de Yaya » font équipe avec l’autrice des « Carnets de Cerise », cela ne peut qu’être une réussite ! Le scénario est vivant, servi par un trait tendre, fin et chaleureux. La palette de couleurs très douce illustre à merveille l'humanité qui guide les personnages. Une BD à destination des plus jeunes, dès 9-10 ans, qui aborde avec intelligence les thématiques du racisme, de l'amitié et de la place des animaux dans les sociétés.


16,50
Conseillé par (Libraire)
1 juin 2024

⭐️ Un petit bijou !

⭐️ La narratrice est dans un avion qui l’emmène vers l’Inde où elle est attendue pour une conférence à Chennai, terre natale de son père décédé. Quittant l’Europe, elle survole la région entre le Tigre et l’Euphrate, cette Mésopotamie connue pour son passé glorieux et son présent fait de ravages et de désolations. Le voyage ne se déroulera pas selon son plan initial car elle rate sa correspondance à Bahreïn. Elle a dans son sac un collier que son père avait gardé toute sa vie et elle espérait élucider l’énigme de ce bijou. Son vol reporté au lendemain, la narratrice est contrainte de passer une nuit au Silver Jasmine Hôtel. Elle fait alors la connaissance de Meena, jeune femme Afghane, qui se rend au chevet de son père mourant et vient de rater sa correspondance pour Kaboul. Meena va alors raconter... et devenir peu à peu la vraie protagoniste. C’est qu’elle porte en elle toute la tragédie d’un pays dévasté par les guerres et l’obscurantisme religieux. On découvre sa saga familiale, depuis son enfance en Inde, à son arrivée en Afghanistan, son frère, son mari, et on l’accompagne enfin dans son exil périlleux vers l’Europe, qui s’achève en Allemagne, alors encore divisée par le mur de Berlin.
⭐️ Comme la narratrice, nous voilà happé·es par le récit de cette Shéhérazade afghane, qui tisse son histoire, par petites touches, les souvenirs s'éveillant peu à peu... Les deux femmes sont animées par le même combat : celui des femmes, victimes d’une époque corsetée dans ses préjugés. Portées aussi par le désir de comprendre : d'où elles viennent, ce qui reste de l'enfance, comment les choix des autres pèsent sur leurs vies, les traces indélébiles que l'exil, la séparation peuvent laisser sur les êtres. Car le silence de ceux qui ont dû partir résonne encore et toujours…
⭐️ La plume lumineuse et incroyablement poétique de Cécile Oumhani nous emporte dans ce roman envoutant, dialogue intérieur ou monologue pluriel, à la lisière du rêve, pour nous offrir un instant de grâce, un souffle d'humanité qui nous habite longtemps après sa lecture !


Une course-poursuite dont tu es le héros !

Père Castor

13,50
Conseillé par (Libraire)
30 mai 2024

Et si, à l'approche des Jeux Olympiques, on en profitait pour (re)découvrir Paris ?

🐥Tout commence, un jour comme un autre, où tu te rends à la bibliothèque. Tu entends un bruit inhabituel qui semble provenir de la salle des contes. Courageusement, tu pousses la porte, et là…C'est la pagaille : les gargouilles courent dans tous les sens, les bouches de métro se transforment en plantes carnivores voraces, les roses du jardin de Bagatelle empoisonnent les promeneurs et les manèges du jardin d'acclimatation sont devenus des dragons volants. La cause de toute cette panique qui s'empare de la capitale française ? Une sorcière a jeté un sort à Paris et sème le bazar dans tous les quartiers. Et c'est à toi, jeune détective, de la retrouver en suivant les indices et en faisant le bon choix à chaque double page illustrée. Un seul chemin te permettra de mettre la main dessus. Sur ton parcours, tu vas traverser les lieux emblématiques de la capitale : la cathédrale Notre-Dame de Paris, le musée du Louvre, l'opéra Garnier, la place du Tertre et même les catacombes, avec à chaque fois un petit jeu. Les jeux proposés varient suivant les lieux, à toi donc des cherche-et-trouve, des jeux des différences, un labyrinthe, des énigmes...
🐥Dans cet album interactif, trente-cinq pistes sont possibles, comme dans un livre dont tu es le héros, mais une seule mène à la terrible sorcière. Patience, observation minutieuse et tactique sont des atouts nécessaires, très cher·es Sherlock en herbe… Les illustrations, très colorées et pleines d'humour, fourmillent de détails ! Ludique et pédagogique, on adore ce livre-enquête pour visiter Paris autrement ! Dès 6-7 ans.


Christian Bourgois

22,00
Conseillé par (Libraire)
24 mai 2024

🥢 Cuisiner pour surmonter le deuil

🥢 C'est systématique : à chaque fois qu'elle va faire ses courses au H Mart, supermarché asiatique où l'on trouve tout ce qu'il faut pour cuisiner coréen, Michelle, États-unienne née en 1989, fond en larmes. Le moindre ingrédient, l'emballage le plus banal, chaque petit détail ressuscite un souvenir lié à sa mère, emportée par un cancer alors qu'elle n'avait pas encore soixante ans. Une mère peu démonstrative, qui témoignait son affection à sa fille unique via les plats qu'elle lui cuisinait.
🥢 En remontant le fil de ses souvenirs d'enfant turbulente, d'adolescente rebelle et de jeune adulte un peu paumée, Michelle comprend peu à peu que sa mère, immigrée coréenne aux États-Unis, considérait la cuisine comme le meilleur moyen de se rattacher au pays natal. La nourriture avait pris une importance telle que la phrase « Tu manges comme une Coréenne » était devenue le plus beau compliment qu'elle pouvait faire à sa fille.
🥢 « Pleurer au supermarché » évoque une relation compliquée, oscillant entre silences pesants et mots de trop. Si Michelle a longtemps souffert de la difficulté à se construire entre deux identités, avec une langue maternelle mal maîtrisée malgré des séjours réguliers en Corée, elle saisit en grandissant la richesse que représente cette double origine. Avec une sincérité bouleversante, elle raconte comment elle a accompagné sa mère dans la maladie et comment, après sa disparition, elle a découvert que cuisiner lui permettait de perpétuer leur lien. Un récit singulier, qui en dit long sur la difficulté de devenir adulte. Vraiment très beau !