Il était une fois en Jamaïque

🇯🇲 1978, le pays est en proie à d'importants troubles politiques : les opposants Edward Seaga (JLP) et Michael Manley (PNP) se livrent une guerre sans merci. Les affrontements entre les deux leaders se transposent dans les rues via des gangs rivaux, pour prendre le contrôle électoral des "slums" et des "shanty towns" de Trenchtown, Tivoli Gardenn, Kingstown Twelve... Le pays est au bord de la guerre civile, les jamaïcains font face à une violence inouïe.
🇯🇲 Contre toute attente, lorsque deux chefs de gangs, Claudius Massop et Bucky Marshall, se retrouvent tous deux en prison, ils décident de mettre en place un cessez-le-feu. Pour ces deux hommes, le reggae est le ciment du peuple jamaïcain, et l'idée d'organiser un concert pour la paix germe rapidement dans leur esprit. Ils font donc appel à leur ami d'enfance, Bob Marley, exilé depuis deux à Londres, après une tentative d'assassinat. Le projet prend vie et c'est à Kingston le 22 avril 1978 qu'aura lieu ce concert mythique, réunissant tous les grands noms de la scène reggae jamaïcaine, avec pour objectif de mettre en avant l'humanité et la fraternité. Car en plus d'inviter les opposants politiques à se serrer la main sur scène, Bob Marley souhaite voir l'unification de tous les rastas...
🇯🇲 Près de 50 ans plus tard, le scénariste Loulou Dedola est allé à la rencontre des derniers témoins pour raconter les coulisses de ce concert-événement de Bob Marley en Jamaïque. La précision des traits accompagne le récit, le dessin de Luca Ferrara réussissant en effet à retranscrire les ambiances rudes de la Jamaïque des années 70. L’argot local remplit les pages pour une belle plongée dans le microcosme insulaire, avec la musique comme blason et les discussions politiques comme fil rouge d’une histoire sur un peuple qui tente de se réunir. En pages finales, des morceaux à écouter au fil du récit. De quoi donner envie d'écouter du bon reggae! Jah guide !